III - Conclusions et rapprochement avec l'indicateur routier de Macquenoise
III - Conclusions et rapprochement avec l'indicateur routier de Macquenoise
L’étude des vieux chemins de Macquenoise présentée ci-dessus mériterait d’être complétée par ceux de Belgique, du Nord et de l’Aisne. De fait, si l’on examine la carte routière de ce dernier département, on constate que plusieurs voies convergent en étoile vers St Michel et s’unissent pour gagner Macquenoise par la route de crête qui traverse la forêt. En ce qui concerne la Belgique, les Archives de L’Etat de Namur donne une voie ancienne Macquenoise-Vireux (France) par Chimay, Dailly, Nismes, Dourbes ; elle passait à Vireux le gué du Viroin pour rejoindre à l’Est les capitales de Cologne, Aix et Trèves, les mettant ainsi en relation avec Bavay, Boulogne, la Mer du Nord et la Manche. Certes, de nombreuses routes voisines ont pu coexister, comme l’a montré P.Bertrand dans un récent article paru dans l’Ardenne-Wallonne (N°119 du 4è trimestre 2009). Il montre ainsi à quelques kilomètres de Macquenoise, deux tracés proches d’un tronçon de la voie romaine St Quentin-Cologne ; l’un d’eux utilisait les bancs calcaires de la région calestienne et offrait ainsi aux voyages de long parcours plus de rapidité qu’un détour par Macquenoise. Il serait vain de dater ces vieux chemins qui durent être parcourus depuis l’Antiquité et qui voyaient encore au XIXe siècle passer les diligences en des lieux toujours visibles sur les cartes d’Etat-Major de l’époque. Quelle qu’ait été l’origine de l’indicateur de Macquenoise, son schéma rejoint étrangement les routes que nous avons pu identifier : la route de frontière qu’il dessine au nord de la France semble bien correspondre à la voie Boulogne-Bavay-Avesnes-Macquenoise-Castrice, qui épousait approximativement à l’époque les limites du royaume laissant au dessus de cette ligne le département du Nord et la pointe de Givet. En tout état de cause, les chemins convergeant à Macquenoise disent l’importance du site à travers les âges. De part et d’autre de la frontière, les témoins archéologiques le confirment et mériteraient une étude commune entre les équipes de chercheurs belges et français : un vaste champ leur reste ouvert. Geneviève Lefebvre |
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![]() Sur les chemins de crêtes, |
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BIBLIOGRAPHIE(1) A.PIETTE : Itinéraires gallo-romains dans le département de l'Aisne Bull. de la Sté archéologique de Vervins - 1875. (2) J.L.HEGLY : Recherche de voies antiques oubliées dans les Ardennes Mémoires de la Sté d'agriculture de la Marne - 1968 L'indicateur routier de Macquenoise Bull. de la Sté archéologique champenoise - 1959(3) R.CHAMBON : A propos d'un moment relatif aux voies de la Gaule romaine Imp. Duval Chimay - 1947 Le Pays de Chimay - 1949(4) J.CHAURAND : Apports et enseignements de l'indicateur routier de Macquenoise Nouvelle revue d'onomastique - 1992 (5) J.VANNERUS : L'indicateur routier de Macquenoise XXXVII p.468-498 Bull. de la Classe de Lettres et des Sciences rurales et politiques(6) G.A.MARTIN : Essai historique sur Rozoy-sur-Serre et les environs Imp. Fleury Laon - 1863(7) N.LELONG : Histoire éclésiastique et civile du diocèse de Laon1783 (8) F.BOYER : Carrières de Pierres meulières et meules antiques en Thiérache (Aisne) Chercheur au centre archéologique de Bibracte(9) M.DEFOSSÉS : Un itinéraire de St-Quentin à la Meuse du Moyen-Age au XVIIIè siècle Sté arch. et hist. de l'arrondissement d'Avesnes(10) D.NICOLAS : Recherches sur les voies antiques dans le département des Ardennes Mémoire DEA Reims - 2002(11) L.PÉCHENARD : Le Domaine des Pothées 1896 p.78-79 Archives des Ardennes(12) P.BERTRAND : La voie Saint-Quentin-Cologne dans l’Entre-Sambre-et-Meuse Ardennes-Wallonne N°19 du 4è trimestre 2009
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